mardi 28 janvier 2014

Pourquoi le chômage n'est pas un (gros) problème de finance publique

On entend partout qu'en ces temps de disettes budgétaires et de chômage élevé, il faut revoir les règles d'indemnisation des chômeurs. 


D'abord, un petit comparatif : 




La dépense publique en assurance-chômage (COFOG99 10.5 de la classification des dépenses publiques) comprend à 90% des transferts à destination des ménages (formation professionnelle et indemnités des chômeurs principalement), à 5% les rémunérations des salariés des agences liées à l'indemnisation et l'enregistrement des chômeurs (Pôle Emploi, UNEDIC...), à 5% la consommation intermédiaire de ces même agence. Cette répartition est similaire dans les quatre pays du tableau ci-dessus.



On peut également utiliser la nomenclature LMP (Labour Market Policies), qui répartit tout cela de manière différente, en prenant en compte toutes les politiques de l'emploi, les primes à l'embauche, les contrats aidés, les incitations à l'emploi. 



On voit que les questions de nomenclatures ne sont pas toujours très simples (doit - on vraiment compter la PPE comme un dispositif de retour à l'emploi? ) puisque la dépense allemande baisse avec le passage à LMP. Certaines dépenses qualifiées d'assurance-chômage en COFOG ont donc été ôtées en LMP (à creuser?). 


Nénamoins, en tenant compte de tout cela, les politiques de l'emploi ne semblent pas plus généreuses en France que chez ses voisines sociales-démocrates. On note au passage la remarquable absence de générosité du système anglais, qui comme pour les retraites se contente de verser un montant forfaitaire très faible en cas de chômage. 



Avec des plafonds d'indemnisation les plus élevés d'Europe (6000€ environ en France contre 3000€ en Allemagne), la distribution des indemnités en France est une question plus importante que leur montant.

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